04/10/2021
Portraits d'artistes exposés à "La Galerie Ephémère", épisode 2, CÉZ ART
Qui êtes-vous ?
Je suis Céz Art, artiste peintre et plasticien rémois travaillant le thème du bestiaire. J’ai reçu une formation d’histoire de l’art mais je suis autodidacte au niveau de la pratique, j’ai appris par moi-même au fil de mes dix années de métier. Maintenant je travaille autant en atelier qu’en « street art » à travers des fresques et œuvres éphémères dans différents endroits de la France.
Comment est née votre passion ?
Pour moi c’est une histoire familiale, mon grand-père et mon père étant eux-mêmes des créatifs, m’ont initié et m’ont donné cette passion pour l’art. Plus tard, cela était une évidence pour moi de prendre cette voie car c’était quelque chose de naturel qui me passionnait depuis l’enfance.
Quelles sont vos influences ou sources d’inspirations ?
Beaucoup d’influences différentes mais principalement dans les mouvements artistiques récents, la Figuration Libre, le Pop Art et l’Art Urbain dans lesquels j’inscris mon travail. Au niveau des artistes qui m’influencent il y a Supakitch dont je suis fan absolu ainsi que certains artistes travaillant également le bestiaire, je pense notamment à Dulk, Bordalo II et Sonny que j’admire, mais aussi Okuda pour le côté pop.
Quel est votre lien avec Reims ?
Je suis rémois de naissance, j’ai toujours vécu ici, j’aime ma ville que j’ai vu changer au fil des années, du coup c’est un véritable plaisir pour moi de partager mon art dans la rue ou en exposition à Reims, de m’investir dans la vie culturelle de la ville et de contribuer à réveiller un peu la « belle endormie »…
Depuis quand appartenez-vous au mouvement « street art » ?
Je faisais du graffiti quand j’étais ado mais ça ne ressemblait pas à grand-chose, j’avais un peu lâché le truc pour me concentrer sur la toile et le travail en atelier, puis je suis revenu à mes premières amours avec le « street art » qui se démocratisait fortement et qui à mon sens, a élargi l’art urbain à de nouvelles pratiques et esthétiques. J’ai alors posé des collages de mes créations dans plusieurs villes depuis 2010 pour ensuite venir faire des fresques peintes, dont certaines de format monumental réalisées ces dernières années.
Comment définissez-vous votre style, votre démarche artistique ? Quel est votre processus de création ?
Le style est difficile à définir précisément et je n’ai pas forcément envie d’y mettre une étiquette. Ma démarche artistique par rapport au thème animal et notamment à l’art de rue et de redonner symboliquement par mes créations une place à l’animal dans le monde urbain, place que l’homme leur a pris avec son développement. J’essaye de remettre un peu de nature dans la ville à travers mes animaux. Cela me permet aussi par certaines créations de sensibiliser le spectateur à la disparition de certaines espèces sauvages en voie d’extinction ou de questionner sur différents problèmes contemporains liés à la nature. Au niveau du processus il y deux phases, une phase d’idée, de recherche et de conception (croquis-maquette) avant de passer à la phase de réalisation technique. Pour la phase de réalisation technique je vous invite à regarder le vidéoclip de la toile « Sauvage » qui sera plus parlant qu’une explication.
Abordez-vous différemment vos œuvres, œuvres fixes et vos œuvres mobiles ?
Je les aborde de la même manière en général, juste le support que j’aborde différemment sur médium que dans la rue car j’ai plus de possibilités de formes et de variantes plastiques possibles (sur toile, sur bois, sur métal, découpé, etc.)
Quels messages cherchez-vous à véhiculer ?
J’ai un certain lien affectif avec les animaux car j’ai toujours eu beaucoup d’animaux autour de moi depuis l’enfance, mais plus globalement je trouve qu’ils sont fascinants, ils ont une certaine pureté primitive qui m’intéresse beaucoup. Ils ont un côté mystique car tout comme l’homme ce sont le fruit de milliards d’années d’évolution, ils représentent la diversité de la vie et des espèces, c’est quelque chose de beau et de sacré qui est aujourd’hui menacé par l’expansion humaine et nos modes de vie. Du coup j’essaye à travers mon art de les mettre en avant et de les sublimer pour peut-être faire prendre conscience de leur importance avant qu’ils ne disparaissent. C’est notamment ce que je questionne avec ma série où les animaux se désagrègent en pixel, l’idée étant que prochainement certaines espèces menacées pourraient ne plus exister dans le monde réel mais uniquement à travers les pixels d’un écran.
Quel est le projet ou l’œuvre dont vous êtes le plus fier ?
Je dirais les fresques géantes que j’ai pu réaliser ces dernières années, je pense notamment à « Magic deer » qui est une fresque représentant un cerf de 12 m de haut (soit une façade d’un immeuble complet) que j’ai réalisé à Chaumont en plein centre-ville l’an dernier. C’était pour moi un défi technique dont je suis assez fier car l’œuvre est monumentale.
Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaiterait se lancer dans le « street art » ?
De ne pas avoir peur d’y aller et de confronter son travail aux autres, d’essayer d’apporter quelque chose en plus à l’espace urbain ou de faire passer un message, une symbolique.
Comment avez-vous vécu art3f ?
Autant humainement que professionnellement cela a été un événement réussi. Notre stand était un des plus dynamiques avec beaucoup d’interactions avec le public, de belles rencontres, une super équipe Crédit Agricole du Nord Est, des artistes talentueux, bref un salon au top.
Pouvez-vous nous parler de votre expérience avec la galerie, la création de « Sauvage » ?
Deux étapes, la création de la toile « Sauvage » et le clip vidéo en atelier, puis dans un second temps la fresque qui reproduit l’œuvre sur mur ainsi que la vidéo diffusée sur écran géant à côté, à un des endroits les plus visibles de Reims. C’était pour moi un combo parfait car il fusionne mes différentes approches artistiques, le travail d’atelier (sur toile en l’occurrence) et le travail d’art urbain, tout en montrant le processus créatif à travers la vidéo. C’était une expérience complète, très positive car elle m’a permis de montrer les différents aspects de ma palette artistique et notamment le processus créatif à travers le clip vidéo, chose que je fais rarement (c’est un peu mon jardin secret) mais qui a permis au public de se rendre compte du travail effectué et du temps que cela prenait. Les retours que j’ai eus étaient globalement très positif et l’expérience enrichissante.