02/03/2022
AGRICULTRICES ET HEUREUSES DE L’ÊTRE
La 58e édition du Salon International de l’Agriculture est l’occasion pour le Crédit Agricole de présenter les résultats d’un sondage réalisé par l’institut BVA, qui dresse un portrait des femmes agricultrices.
Elles représentent 26,2% (26,7 % en 2010) des chefs d’exploitation, co-exploitants et associés actifs.
Des agricultrices ouvertes sur le monde extérieur
Si l’on devait dresser un profil type, il s’agit d’une femme de plus de 40 ans, mariée pour 87%, avec deux ou trois enfants, plutôt diplômée, de formation générale supérieure à 55%, ce taux s’élevant à 82% chez les 40-49 ans. L'agricultrice a exercé une autre activité professionnelle avant de s’installer (70%) et souvent dans un autre univers (50%).
L’agriculture, une passion héritée de la famille
Pour 53%, leur exploitation vient de leur famille ou de celle de leur conjoint (24%), ainsi pour 47% reprendre l’exploitation familiale est l’une des premières motivations. 82% sont issues d’une famille d’agriculteurs et 9% d’origine citadine. 23% ont acheté l’exploitation, 15% l’ont repris d’un tiers ou même créé pour 8%. Ce taux de reprise ou création monte à 66% en arboriculture ou en maraîchage et est également plus élevé chez les plus diplômées.
Indépendantes et fières de l’être
Les agricultrices gèrent des exploitations plus grandes que la moyenne nationale, avec 75 hectares de surface agricole utile en moyenne contre 69 hectares pour le total des exploitations en 2020. Elles sont plus nombreuses à faire de l’élevage (43% vs 37% au global). S’occuper d’animaux est d’ailleurs l’un des principaux plaisirs du métier (41%) aux côtés de la vie au plein air (43%) et surtout de l’indépendance (44%). L’aspect rébarbatif du métier est largement dominé par le machinisme ou la mécanique (57%) comme la conduite des tracteurs ou le réglage des outils.
Engagées en faveur des productions labellisées
Les agricultrices françaises sont plus engagées que la moyenne nationale dans les productions labellisées (30%) et en agriculture biologique (21%). Elles sont aussi plus nombreuses à afficher leur volonté de s’y intéresser à l’avenir, lorsqu’elles ne le pratiquent pas encore (13% et 21% respectivement). En terme de diversification, les agricultrices sont aussi plus présentes dans la vente directe aux consommateurs (30%) et 16% pensent s’y intéresser. Elles se sont, en revanche, moins diversifiées dans la production d’énergies renouvelables (8% vs 14% moyenne nationale) mais affichent la volonté de s’y intéresser (33%).
Un équilibre vie privée et vie professionnelle, mais peu de congés
Concilier vie privée et vie professionnelle est un défi pour ces femmes en charge d’une exploitation, qu’elles estiment relever avec brio. 72% considèrent qu’elles y arrivent, tout à fait (35%) ou plutôt bien (37%). Les agricultrices se sentent très bien entourées tant sur le plan social (86%), que sur le plan professionnel (71%). Elles expliquent d’ailleurs être aidées dans leur travail par au moins un membre de leur famille (51%). L’une des contraintes du métier réside dans le peu de vacances disponibles. En moyenne, les agricultrices ne bénéficient que de 10 jours et un tiers n’en ont pas pris depuis trois ans.
Notons que les agricultrices déclarant réussir à équilibrer leurs vies professionnelle et privée ont pris deux fois plus de vacances (12 jours) que celles qui n’arrivent pas à cet équilibre (6 jours). Le nombre de jours de vacances est donc un indicateur significatif du moral des agricultrices.
Heureuses, mais inquiètes quant à leur avenir professionnel
92% des agricultrices françaises se déclarent heureuses d’exercer ce métier et sont majoritairement positives en ce qui concerne leur avenir professionnel (58%). Une grande partie d’entre elles demeurent malheureusement encore peu ou pas du tout confiantes (42%).
Enfin, autre point positif, c’est la reconnaissance que ressentent les agricultrices de la part de leur entourage professionnel et en particulier de leurs collègues masculins (70%) ou du grand public (68%).