03/02/2022
Portrait d’artiste, épisode 8 : Moes
Après avoir été mis en lumière lors de l’exposition « La Galerie éphémère » du Crédit Agricole du Nord Est qui s’est clôturée en octobre dernier au Palais du Tau, Moes s’expose désormais à « La Galerie by CA ». Rencontre avec cet artiste du territoire qui nous parle de son œuvre, visible à l’entrée de l’espace d’Erlon au cœur de Reims, jusqu’à l’arrivée du printemps.
- En quelques mots, qui es-tu et peux-tu nous présenter ton parcours ?
Je suis un artiste champenois voguant dans un univers graphique et urbain.
Autodidacte, mon style découle des différentes périodes de mon enfance lors desquelles je me suis intéressé à plusieurs mouvements. Des animés au graffiti en passant par les cartoons et films SF, j'ai cherché à en assimiler les codes afin de mieux pouvoir me les approprier, et de les marier sous différentes formes.
- Comment es-tu devenu artiste et comment est née cette passion pour l’art ?
Aussi loin que je me souvienne, je dessine et peins depuis que je suis capable de tenir un crayon ou un pinceau.
Après de nombreuses années à travailler sur plusieurs petits projets inachevés, j'ai décidé en 2015 de m'engager dans la réalisation d'une collection bien plus aboutie intitulée "P-in. DELTA". C'est à partir de ce moment que j'ai commencé à réellement partager mon travail.
- Quelles sont tes influences et tes sources d’inspirations (des courants artistiques ou des artistes en particulier) ?
Enfant des années 90, l'histoire a commencé avec les animés Disney, les jeux vidéos, les blockbusters américains et les premiers Mangas de la scène française qui m'ont inspiré et m'inspirent toujours.
L'architecture et le design se sont invités dans mon monde plus tardivement en suivant des études dans le bâtiment et l'urbanisme, parcours qui m'a permis de découvrir des logiciels de CAO/DAO (Conception/Dessin Assisté(e) par Ordinateur) et le goût de la géométrie et des volumes en général.
C'est aussi à cette période que je me suis mis à collectionner mes premiers vinyl toys et à découvrir de nombreux artistes pop/urbains qui m'inspirent tel que le très célèbre Kaws.
En dehors de ce monument qu'est Brian Donnelly, le nombre d'artistes qui m'inspirent ne fait qu'augmenter chaque jour avec la magie d'Instagram !
- Quel est ton lien avec Châlons, ta région ?
Sparnacien de naissance, je suis châlonnais depuis tout jeune. Mon lien avec ma ville est donc forcément fort ; j'y vis, j'y travaille et je prends plaisir à voir son évolution au fil des ans.
- Depuis quand appartiens-tu au mouvement « street art » ?
L'art urbain s'est invité très tard dans mes créations et j'ai réalisé mes premières pièces il n'y a que quelques années. Je ne peux pas dire que j'ai une appartenance forte au mouvement puisque la majeure partie de mes créations ont pour finalité un accrochage en intérieur. Je prends cependant toujours énormément de plaisir à réaliser des œuvres en extérieur, même si cela reste plus complexe de trouver des lieux d'expression.
- Comment définis-tu ton style, ta démarche artistique ? Quel est ton processus de création ?
Mon style évolue au fur et à mesure des années et des collections que je réalise. J'essaie toujours de me nourrir des œuvres précédentes pour donner du lien et permettre au spectateur de reconnaître mon travail.
Quel que soit le support, le signe distinctif sur mes créations reste le regard de mes personnages (ou de leur masque). Ceux-ci ont tous des yeux cerclés de noir, cernés et avec les paupières apparentes.
- Abordes-tu différemment tes œuvres, qu’elles soient implantées dans la ville, où qu’elles soient sur un médium qui peut être transporté, accroché ou exposé ?
Toute la difficulté est d'avoir une cohérence entre tes travaux urbains et ceux sur un support mobile. Il faut prendre en considération 2 points importants que sont la taille et le temps. Lorsque tu travailles sur du MDF dans ton atelier, tu as le confort de revenir dessus quand tu le souhaites, qu'il fasse jour ou non et d'avoir un nombre de techniques utilisables décuplé. C'est là tout l'intérêt du projet porté par le Crédit Agricole du Nord Est qui est à la frontière entre les 2 méthodes.
- Quels messages cherches-tu à véhiculer à travers tes œuvres ?
Mes œuvres ont pour vocation à véhiculer des émotions auprès du public par l'intermédiaire d'une lecture facile, accessible à tous et avec des compositions très colorées. Je ne pense pas que l'on doit nécessairement véhiculer un message lorsque l'on est artiste. Je trouve que ça fait du bien parfois de simplement regarder une œuvre en se disant « C'est beau ça » !
- Quel est le projet ou l’œuvre dont tu es le plus fier ?
Je dirais P-in;=sin(RJ), une exposition collective sur laquelle j'ai invité de nombreux artistes champenois à s'exprimer sur mon premier Art Toy P-in.
Ce projet m'a permis de faire de magnifiques rencontres et de faire découvrir au plus grand nombre les talents de notre région. C'est notamment grâce à cette exposition que j'ai rencontré mes amies MATxZEKKY qui ont participé aussi au projet « La Galerie by CA ».
- Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaiterait se lancer dans le monde du « street art » ?
Fonce ! haha
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